Campagne - 12 jours contre la violence faite aux femmes
Dans le cadre de la campagne des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, du 25 novembre au 6 décembre, un calendrier a été établi pour que chaque jour compris entre ces dates mette l’accent sur un type de violence spécifique. Voici ce calendrier, ainsi que des textes présentant ces différentes formes de violence:
Jour 1 : 25 novembre : Les violences verbales
Jour 2 : 26 novembre : La violence de rue
Jour 3 : 27 novembre : Le harcèlement - Le harcèlement psychologique au travail
Jour 4 : 28 novembre : Les violences gynécologiques - Les violences sexuelles
Jour 5 : 29 novembre : La violence systémique - La violence structurelle
Jour 6 : 30 novembre : Les cyberviolences
Jour 7 : 1 décembre : La violence par proxy
Jour 8 : 2 décembre : Les violences économiques
Jour 9 : 3 décembre : Les violences spirituelles
Jour 10 : 4 décembre : Les violences psychologiques
Jour 11 : 5 décembre : Les violences coercitives et sociales
Jour 12 : 6 décembre : Les violences physiques - Les féminicides
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Jour 1 - Les violences verbales
Qu’est-ce que la violence verbale?
La violence verbale est utilisée pour intimider, humilier ou contrôler une personne ou un groupe. Elle peut aussi se retrouver dans toutes les formes d’interactions (entre personnes inconnues, avec le voisinage, entre collègues, entre partenaires) et dans des relations d’autorité (cadre personnel, professeure ou professeur élève, entraîneuse ou entraîneur athlète). Cette forme de violence peut également annoncer de la violence physique.Tout comme la violence psychologique, la violence verbale peut être difficile à reconnaître, car elle peut être banalisée et ignorée par plusieurs. Souvent, les gens se disent que cela ne les regarde pas.
Voici quelques indices permettant d’identifier la violence verbale :
le sarcasme : dire un compliment avec l’intention d’exprimer le contraire;
les insultes : « Tu es un vrai boulet pour l’équipe! »
« Comment arrives-tu à rester en vie en étant aussi con? »
« Retourne chez vous, l’réfugié. »les propos dégradants ou humiliants :
« C’est sûrement ton décolleté qui t’a donné ta promotion. »
« On n’a jamais vu plus incompétent que toi, le patron devrait te renvoyer! »les hurlements ou les ordres :
« Je ne t’ai pas demandé ton avis, alors ferme ta gueule! »
« Arrête de dire des conneries si tu ne veux pas te faire traiter de conne! »Slutshaming
Le slutshaming est une forme de violence verbale et sexuelle. Ce terme, à l’origine composé des mots anglais slut (salope) et shame (honte), désigne le fait de critiquer, de stigmatiser, de culpabiliser ou encore de déconsidérer toute femme dont l’attitude, le comportement ou l’aspect physique sont jugés provocants, trop sexuels ou immoraux. Les attaques peuvent être physiques ou morales, et elles entretiennent l’idée que le sexe est dégradant pour les femmes. -
Jour 2 - La violence de rue
La violence de rue, ce sont des actes associés à la violence sexuelle, physique, verbale ou psychologique, commis de manière récurrente dans l’espace public par des inconnus, majoritairement des hommes, qui ciblent majoritairement des femmes. Le harcèlement de rue inclut divers types de comportements : suivre, insulter, siffler, menacer, commenter l’apparence physique, poser des questions intrusives sur l’expression de genre ou le parcours migratoire, solliciter sexuellement, fixer du regard, faire des attouchements, exhiber ses organes génitaux.
Le harcèlement de rue brime la possibilité d’occuper l’espace public et d’y circuler librement, à toute heure, mais encore plus la nuit. Il contraint les femmes à contourner certains lieux ou à éviter d’y flâner, à s’assurer d’être toujours en mouvement, à restreindre, voire proscrire les sorties, surtout nocturnes et plus particulièrement en solitaire, et à changer ses modes de déplacement et ses itinéraires.
Dans un peu plus de la moitié des incidents rapportés, les témoins n’ont pas agi pour aider la personne victime de harcèlement de rue*. Collectivement, nous devrions nous mobiliser pour lutter activement contre le harcèlement de rue.
La première étape est la sensibilisation, car la banalisation des actes de harcèlement de rue peut contribuer à faire perdurer le phénomène et à normaliser ces comportements. Il peut être intimidant de poser une action.
Choisissez les actions avec lesquelles vous êtes le plus à l’aise.
Peu importe ce que vous décidez de faire, une petite action peut tout changer. L’important est de savoir reconnaître le harcèlement de rue et de passer à l’action.
Voici un article sur le harcèlement de rue :
https://gazettedesfemmes.ca/10545/harcelement-de-rue-le-fleau-de-la-violence-ordinaire/
Témoins : 5 gestes à poser
Avant de poser un geste, évaluez la situation et assurez-vous d’agir en sécurité. Choisissez les actions avec lesquelles vous êtes à l’aise.
Créer une distraction : Utilisez la distraction pour désamorcer la situation et éviter qu’elle ne dégénère. Cela pourrait permettre à la personne victime de s’éloigner.
Ex: Vous pouvez demander l’heure à la personne victime, ou faire semblant de la connaître.
S’allier à une autre personne : Si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour passer à l’action, demandez à une personne près de vous de vous aider.
Ex: Vous pouvez suggérer à la personne à côté de vous de changer de place avec la personne victime ou demander à un passant de vous aider.
Faire appel au personnel : Besoin d’un coup de pouce supplémentaire ? Demandez l’aide du personnel sur place, d’un responsable de la sécurité ou de la police.
Ex: En transport collectif, utilisez l’interphone dans le train ou le téléphone rouge dans la niche d’assistance sur le quai.
Documenter la situation : Pendant l’événement, prenez en note les informations qui pourraient être utiles pour la victime. Elle pourra utiliser ces preuves si elle décide de porter plainte.
Ex: Notez la date, l’heure, le lieu, etc. Si vous prenez des photos ou filmez l’incident, offrez toujours ces preuves à la personne victime et ne les diffusez jamais sur vos réseaux sociaux sans son consentement.
Soutenir la personne victime : Parfois, l’incident se déroule tellement vite que vous avez peu de temps pour réagir. Vous pouvez également jouer un rôle important après l’incident.
Ex: Rester auprès de la personne victime pour la rassurer ou lui offrir de l’aide peut avoir un impact sur la façon dont elle vit l’événement. On peut également vérifier si elle veut appeler un proche ou être accompagnée quelque part.
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Jour 3 - Harcèlement
Le harcèlement est une infraction criminelle qui consiste à traquer quelqu’un délibérément, et de manière répétitive, dans le but de le provoquer et de le tourmenter, et pouvant lui faire craindre pour sa propre sécurité.
Par exemple, il peut s’agir d’appels incessants à votre domicile ou votre travail, de communiquer avec vous par courriel, de vous suivre ou de faire suivre des membres de votre famille ou des amis, d’envoyer des cadeaux ou des lettres, etc. Le harcèlement peut être fait sur vous ou votre entourage.
Le harcèlement est une forme de discrimination. Il s’agit de tout comportement physique ou verbal indésirable qui choque ou humilie. En général, le harcèlement est un comportement qui persiste au fil du temps. Les incidents ponctuels graves peuvent parfois aussi être considérés comme du harcèlement.
Il y a harcèlement lorsqu’une personne :
fait des remarques ou des blagues inopportunes sur votre race, votre religion, votre sexe, votre âge, votre handicap ou tout autre motif de discrimination
vous menace ou vous intimide
établit un contact physique inutile avec vous, comme vous toucher, vous tapoter, vous pincer ou vous frapper, ce qui peut également être considéré comme une agression.
Voici quelques exemples de harcèlement :
un·e collègue se moque à répétition de votre hijab
un·e gestionnaire fait des remarques inappropriées au sujet de votre apparence
un·e employé·e menace votre sécurité après une brusque discussion
un·e gestionnaire vous masse les épaules malgré vos objections répétées
https://www.chrc-ccdp.gc.ca/fr/droits-de-la-personne/quest-ce-que-le-harcelement
Le harcèlement psychologique au travail
Le harcèlement est une conduite vexatoire se manifestant par des comportements, des paroles, des actes ou des gestes répétés, lesquels sont hostiles ou non désirés, portant atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique, et qui entraînent un milieu de travail néfaste.
Une seule conduite grave peut aussi constituer du harcèlement si elle porte une telle atteinte et produit un effet nocif continu pour la personne.
Le harcèlement au travail, que ce soit psychologique, sexuel ou du cyberharcèlement, n’est pas toléré dans les milieux de travail. Il peut avoir des conséquences graves. Les travailleuses et travailleurs ont droit à un milieu de travail sain et sans harcèlement psychologique ou sexuel.
L’employeur a l’obligation de prendre les moyens appropriés pour prévenir le harcèlement dans son milieu de travail et mettre fin aux situations problématiques qui sont portées à son attention.
Parmi les actions à poser pour remplir son obligation de prévention, l’employeur doit :
identifier les risques pouvant mener à du harcèlement en milieu de travail et mettre en place les mesures de prévention et de contrôle
mettre en place et rendre disponible à son personnel une politique de prévention et de prise en charge du harcèlement psychologique
Quels sont les critères prévus à la Loi sur les normes du travail?
Il existe cinq critères permettant d’évaluer s’il s’agit de harcèlement :
Conduite vexatoire
Une conduite humiliante, offensante ou abusive pour la personne qui la subit. La personne se sent blessée dans son amour-propre, diminuée, dénigrée sur le plan personnel ou professionnel.Caractère répétitif
L’accumulation de conduites, même si, au départ, elles peuvent paraître anodines. Une seule conduite grave peut aussi constituer du harcèlement si elle porte une telle atteinte et produit un effet nocif continu pour la personne. Une conduite grave pourrait même entraîner le dépôt d'une plainte à la police.Paroles, gestes, actes hostiles ou non désirés
Il s’agit d’intentions agressives. La personne qui les dit ou les commet se conduit de façon agressive ou menaçante.Atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique
L’impact négatif sur la personne. Celle-ci peut se sentir diminuée, dévalorisée, dénigrée sur le plan personnel ou professionnel.Milieu de travail néfaste
Un milieu négatif, nuisible, dans un environnement de travail défavorable.Si je pense en être victime, que dois-je faire?
Notez tous les événements le plus rapidement possible, le nom des personnes et des témoins puisque le fardeau de la preuve repose sur la victime :
Considérez que le délai pour déposer une plainte et un grief de harcèlement est de deux ans depuis la dernière manifestation
Contactez le bureau régional du SFPQ, une personne vous aidera à entreprendre les recours appropriés;
N'hésitez pas à consulter des professionnels de la santé comme votre médecin ou votre psychologue. Le programme d'aide aux employés (PAE) de votre milieu de travail est là pour ça!
D’autres ressources utiles :
https://www.chrc-ccdp.gc.ca/fr/droits-de-la-personne/quest-ce-que-le-harcelement
https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/milieu-travail-sain/harcelement-au-travail
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Jour 4 - Les violences gynécologiques
Les violences gynécologiques ou obstétricales sont les comportements, actes, paroles, ou omissions commis par le personnel de santé, qui ne sont pas justifiés médicalement ou sont accomplis sans le consentement libre et éclairé d'une femme enceinte, d'une parturiente ou d'une jeune mère, et qui portent atteinte à sa dignité ou à son intégrité physique ou psychologique.
Des comportements inappropriés ou sexistes sont aussi recensés. Ces violences font partie des violences médicales et sont incriminées par le Code pénal lorsqu'elles portent atteinte à l'intégrité, à la liberté, à la dignité et à la personnalité de la patiente.
Il s'agit d'un type de violence contre les femmes. Longtemps taboues même en milieu féministe, ces maltraitances sont désormais décrites et débattues dans la sphère publique et médiatique.
Sont notamment cités comme relevant de la violence obstétricale :
· la révision utérine, lorsque réalisée sans anesthésie
· l'épisiotomie, lorsque pratiquée de manière quasi systématique
· le « point du mari » : point de suture appliqué après une épisiotomie resserrant l'entrée du vagin
· l'injection d'ocytocine de synthèse (ocytocine) au cours de l'accouchement sans l'accord de la parturiente
· le toucher vaginal, lorsque pratiqué sans consentement ou sur une patiente anesthésiée.
Pour reconnaître la violence obstétricale, il faut d’abord la nommer. Les recherches sont de plus en plus nombreuses à ce sujet, mais le phénomène tarde à être reconnu. Le concept de violence obstétricale n’est pas facile à comprendre et il est important de reconnaître les différentes manifestations de la violence obstétricale et de proposer des solutions pour y mettre fin.
La violence obstétricale est souvent vue comme découlant de la surmédicalisation des naissances. Elle entraîne un traitement déshumanisé et une perte d'autonomie des femmes enceintes ou des parturientes. L'imposition, pour accoucher, de la position couchée sur le dos, la multiplication des à touchers vaginaux, l'abus d'administration de médicaments, le déclenchement de l'accouchement pour des raisons de convenance ou l'épisiotomie systématique sont des exemples de violence obstétricale. L'abstention d'intervention est aussi une forme de violence obstétricale.
La violence obstétricale peut également survenir à l'occasion d'un avortement spontané ou d'une interruption volontaire de grossesse.
La violence sexuelleLa violence sexuelle a généralement pour but de dominer une personne ou de la déstabiliser dans ce qu’elle a de plus intime. Ce lien avec l’intimité peut expliquer le fait qu’elle est une forme de violence peu dénoncée, mais il y a d’autres raisons. Celles-ci comptent parmi les plus fréquemment énoncées :
la victime connaît son agresseur
le sentiment de culpabilité
l’impression que le système judiciaire est imposant et effrayant.
Bien que la sexualité soit très personnelle à chacun, tout geste qui n’a pas été consenti, qu’il soit fait avec ou sans contact physique, demeure une violence sexuelle. C’est pourquoi il faut toujours s’assurer d’obtenir le consentement de la personne avant de commencer ou de continuer quoi que ce soit.
Le consentement
Il est donc toujours important de parler du consentement. Le consentement c’est l’accord à une activité sexuelle proposée donné de façon libre et éclairée.
Il n’est pas possible de donner son consentement lorsque l’on est sous l’emprise d’alcool ou de drogues ou encore en état d’inconscience.
Consentir à un acte ne signifie pas consentir à tous les actes sexuels. Et consentir à un acte à un moment donné ne signifie pas consentir à cet acte tout le temps. D’ailleurs, un consentement peut être retiré à tout moment.
En cas de doute ou si une personne est paralysée par la peur, il n’y a pas de consentement.
Voici une petite vidéo qui explique le consentement en 76 secondes :
Formes de violence sexuelles
La violence sexuelle peut prendre plusieurs formes et se manifester à divers degrés de gravité. Voici quelques exemples de gestes démontrant une forme de violence sexuelle :
envoyer par messagerie (téléphonique, par texto ou par courriel) des contenus à caractère sexuel pour lesquels on n’a pas reçu de consentement (sextage). Ces contenus peuvent être audio, textuels, photo (dick pic) ou vidéo (ex. : lécher des objets, insérer des objets dans des orifices, se trémousser de manière à reproduire la pénétration)
se frotter les parties génitales ou les seins contre une personne ou toucher, frôler les parties génitales ou les seins d’une personne sans son consentement. Ce type de violence se déroule généralement dans les lieux publics ou dans les endroits où les gens sont collés les uns aux autres (frotteurisme)
montrer ses parties intimes sans le consentement de l’autre (exhibitionnisme)
espionner une personne dans son intimité (voyeurisme)
manipuler une personne pour obtenir des actes sexuels sans son consentement
forcer une personne à avoir des relations sexuelles avec quelqu’un d’autre même si elle n’en a pas envie
forcer une personne à regarder de la pornographie même si elle n’en a pas envie
forcer une personne à se caresser ou à se masturber devant l’autre alors qu’elle ne le souhaite pas
retirer son préservatif discrètement pendant l’acte sexuel à l’insu de l’autre (stealthing)
obliger une personne à insérer des objets dans sa bouche, sa vulve ou son anus alors qu’elle n’en a pas envie
omettre volontairement de divulguer qu’on est atteint du VIH, du sida ou d’une infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS).
La violence sexuelle ne vient pas toujours seule. Les auteurs de violence utiliseront parfois d’autres formes de violence pour maintenir leur emprise sur la victime, que ce soit la violence psychologique, verbale ou physique.
Certaines pratiques, comme l’excision (ablation du clitoris), ne sont pas permises au Canada. Peu importe que les raisons pour la pratiquer soient religieuses, culturelles, traditionnelles ou sociales, l’excision constitue non seulement une violence sexuelle, mais elle est aussi un acte criminel.
Parmi les violences sexuelles, on trouve les mutilations génitales comme l’excision, les agressions sexuelles, l’exploitation sexuelle et le viol conjugal.
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Jour 5 - Les violences systémiques et structurelles
Les femmes vivent des violences en raison de plusieurs systèmes d’oppression qui interagissent entre eux comme le sexisme, le racisme, le capacitisme (discriminations à l’égard des personnes en situation de handicap), le colonialisme, la transphobie et l’hétérosexisme.
La violence systémique fait référence aux dommages que subissent les gens en raison de la structure sociale et des institutions qui la soutiennent et la reproduisent. Ce type de violence empêche ses victimes de satisfaire leurs besoins fondamentaux et constitue une atteinte évitable aux moyens fondamentaux nécessaires à l'existence humaine.
La « violence systémique » réfère aussi à la « violence produite par l’organisation du travail », et signifie que la structure de l’organisation peut avoir des caractéristiques qui rendent les travailleurs susceptibles de vivre ou de commettre de la violence.
Le terme « violence structurelle » a été employé, quant à lui, pour identifier la charge de travail élevée, le faible degré d’autonomie décisionnelle au travail, le faible statut hiérarchique, les procédures de travail rigides et le faible soutien relationnel, comme des formes de violence au travail.Une étude canadienne menée auprès de travailleurs du domaine de la santé montre que ces conditions de travail sont non seulement néfastes pour la santé physique et psychologique des travailleurs, mais elles limiteraient aussi la capacité des travailleurs à fournir la qualité des soins qu’ils savent qu’ils sont capables de fournir.
Ces mêmes auteurs ont également amené le concept de « violence épistémologique » en tentant d’expliquer ce qui incitait les usagers des établissements de soins de longue durée à faire preuve de violence à l’égard des travailleurs de la santé. Les chercheurs concluent qu’il existe des liens entre la rationalisation des services offerts aux usagers en contexte de restructuration des services de santé et l’augmentation des cas de violence perpétrés à l’endroit des travailleurs de la santé.
La documentation sur la violence traite également d’autres formes d’agression en milieu de travail, y compris l’incivilité. Certaines de ces catégories peuvent être considérées comme des facteurs de risque psychosociaux, précurseurs d’autres formes de violence professionnelle.
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Jour 6 - La cyberviolence
La cyberviolence est un comportement répété, non sollicité et menaçant de la part d’une personne ou d’un groupe qui se sert des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans l’intention de terroriser, de harceler ou d’intimider une victime.
Exemple :
Harceler la femme par messages textes
Harceler la femme sur les réseaux sociaux
Espionner la femme sur les réseaux sociaux
Lire ses messages textes
Filmer l’autre sans son consentement
Etc.
Récemment, les chercheurs et les législateurs ont porté leur attention sur la cyberintimidation, qui consiste à utiliser les technologies de communication, comme Internet, les sites de réseautage social, les sites Web, le courriel, la messagerie texte (SMS) et la messagerie instantanée pour intimider une personne à répétition. La cyberintimidation est une nouvelle forme de violence psychologique et, dans certains cas, de violence sexuelle. Il s’agit d’agissements tels que l’envoi de courriels agressifs ou menaçants, la publication sur le Web d’information à caractère sexuel explicite et la propagation de rumeurs malveillantes sur les réseaux sociaux. La majorité de ces travaux étudient la violence faite contre les filles et les femmes, ou encore la cyberintimidation dans les écoles, mais peu se sont intéressés aux liens entre la violence basée sur la technologie et le travail.
Il existe quelques études portant sur la cyberintimidation dans les milieux de travail, notamment en Inde, en Suède et en Australie. À titre d’exemple, une étude menée auprès des salariés de plusieurs universités du Royaume-Uni révèle que la cyberintimidation au moyen de courriels, de SMS et d’affichages sur le Web est aussi courante au travail que le harcèlement psychologique « classique ». Enfin, une autre étude conclut que les agressions à teneur raciale seraient aussi un risque du travail dans les centres d’appel.
La cyberviolence correspond à l’utilisation des nouvelles technologies de communication pour contrôler une personne. Elle inclut notamment les courriels, le clavardage, les textos, la géolocalisation et la publication de contenu sur le Web. La cyberviolence peut être utilisée en combinaison avec les autres formes de violence.
Voici quelques exemples de cyberviolence :
Acheminer des appels ou des textos incessants
Menacer de publier ou publier des photos ou des vidéos à caractère sexuel
Voler l’identité de la personne ou pirater son compte
Publier des messages dénigrants ou humiliants
Géolocaliser la personne ou suivre ses déplacements
Contrôler ou espionner la personne en ligne.
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Jour 7 - La violence par proxy
Pour dominer une personne, l’agresseur peut choisir de s’en prendre à ses proches ou à des personnes qui tentent de l’aider ou qui ont du pouvoir sur sa situation. Cela lui permet d’isoler la victime et de la priver de personnes positives pour son estime d’elle-même.
1. Les enfants
Le climat de tension qui règne dans une relation où il y a de la violence affecte les enfants, mais place également le parent victime dans une position difficile.
L’agresseur peut menacer ou s’en prendre aux enfants pour punir l’autre parent ou l’obliger à se soumettre. L’aliénation parentale est fréquemment utilisée. Certaines femmes peuvent également rester ou retourner avec un conjoint violent pour protéger leurs enfants.
2. Les animaux de compagnie
Les animaux peuvent également être victimes de menaces ou de cruauté animales, ce qui freine bien des victimes à quitter la relation si elles ne trouvent pas le moyen de mettre leur animal en protection.
Sans s’en prendre directement à l’animal, un partenaire violent peut aussi forcer la victime à se priver de son animal, en le laissant s’enfuir ou en le faisant euthanasier contre son gré.
3. La famille, les amis et les collègues
Un conjoint violent peut manipuler le réseau social des victimes de différentes façons :
Créer des conflits avec ses proches : être jaloux ou dénigrer les amis ou la famille, négliger de transmettre les messages ou les effacer, s’en prendre directement aux proches et interdire à la victime de les revoir.
Manipuler l’image que les proches ont de la victime : dire des faussetés sur elle, dire qu’elle est folle, instable ou a des problèmes de santé mentale, se positionner en victime de la situation ou du conflit.
Manipuler la perception que les proches ont de la situation l’agresseur peut mentir ou déformer les faits de façon à responsabiliser la victime et à se déresponsabiliser.
Utiliser les proches pour espionner la victime : demander aux proches de surveiller les faits et gestes de la victime en faisant sentir aux proches que « c’est pour son bien ».
S’approprier la famille et les amis de la victime : s’immiscer dans la famille et les amis de la victime pour devenir la personne la plus importante dans la relation, exclure la victime des liens avec ses proches et se les approprier.
4. Les intervenants
Les intervenants des services psychosociaux et du milieu socio judiciaire sont la cible des agresseurs. Ceux-ci peuvent mentir et manipuler les intervenants, qui auront alors beaucoup de mal à voir clair dans la situation. Il devient alors très difficile pour eux de recevoir la version de la victime et de développer une relation positive avec elle.
Ce type de violence peut avoir des conséquences dévastatrices sur la vie de la victime, notamment lorsqu’il est question de garde d’enfants ou de divorce.
Voici quelques exemples de manifestions de la violence par proxy
Menacer la femme de blesser les enfants
Blesser les enfants pour punir la femme
Manipuler les enfants pour qu’ils refusent l’autorité de la victime
Menacer de blesser un·e proche de la victime
Blesser l’animal de la victime
Etc.
La violence de proxy c’est menacer ou blesser une autre personne dans le but d'influencer la victime.
S'en prendre à un animal de compagnie pour punir ou contraindre la victime.
Manipuler les proches ou les intervenant·es contre la victime.
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Jour 8 - La violence économique
La violence économique est la moins bien connue des formes de violence, même si elle est grandement répandue. Une personne qui subit de la violence économique perd son autonomie financière, même si elle travaille à l’extérieur de la maison et qu’elle est bien payée.
La violence économique peut être présente autant entre des personnes riches ou pauvres qu’entre des personnes qui ont un revenu inégal.
Quelques indices peuvent révéler la présence de violence économique :
contrôle financier imposé
surveillance accrue du budget
privation des cartes d’identité
dépendance financière forcée.
Voici quelques exemples fréquents de situation de violence économique :
obliger une personne à verser des sommes ou à payer pour des dépenses qui ne sont pas les siennes
voler les cartes de débit ou de crédit d’une personne
demander à une personne de rendre des comptes sur ce qu’elle achète
cacher ou garder les pièces d’identité d’une personne (passeport, permis de conduire, carte d’assurance maladie, etc.)
priver une personne de ses besoins essentiels (nourriture, médicaments, etc.)
engager des sommes (dépenses, prêts) au nom d’une personne sans son consentement
interdire à une personne de travailler ou l’empêcher d’étudier
imposer à une personne de se prostituer et lui réclamer ses gains.
La violence économique est fréquemment présente dans les cas de violence conjugale. Les mariages forcés peuvent aussi être considérés comme des formes de violence économique. En effet, l’aspect économique fait généralement partie des raisons de forcer son enfant à se marier, à un âge souvent très jeune. Les mariages forcés ne permettent pas un consentement valable et ils sont interdits au Canada.
La violence économique peut également faire partie de l’exploitation sexuelle, de la maltraitance envers les enfants, de la maltraitance envers les personnes aînées ou encore de la vie entre colocataires.
Dans une situation de violence conjugale, plusieurs moyens sont utilisés par l’agresseur pour établir une relation de pouvoir et contrôler les choix de la victime. Des comportements violents ciblant la vie économique de la victime sont très souvent présents, parce qu'ils sont particulièrement efficaces pour limiter les choix de la victime à long terme. Ces formes de violence, souvent très subtiles au départ, contribuent à l’emprise et font en sorte que le conjoint s’approprie les décisions économiques de la famille, crée une dépendance économique envers lui et affecte la capacité de la victime à subvenir à ses besoins de base et à ceux de ses enfants advenant une séparation.
1. Contrôler les dépenses et la gestion financière
Critiquer les achats; surveiller les comptes de carte de crédit personnels ; ridiculiser sa façon de gérer son argent; imposer ses choix quant aux décisions financières qui concernent la victime ou la famille.
2. Voler de l’argent
Prendre de l’argent liquide sans permission ; utiliser une carte de débit ou de crédit sans consentement; utiliser l’argent d’un compte conjoint d’une façon qui ne respecte pas l’entente initiale; emprunter de l'argent sous de faux prétextes ou sans intention de respecter une entente de remboursement; exiger de l’argent sous la contrainte ou la menace, etc.
3. Usurper l’identité de la personne
Utiliser de l'information connue (date de naissance, nom de famille de la mère, etc.) pour se faire passer pour la victime; obtenir des cartes de crédit; créer des dettes à son nom.
4. Limiter l’accès à l’information relative aux finances de la famille
Mentir sur sa propre situation financière personnelle ou sur la situation financière de la famille; dissimuler des revenus personnels; cacher des factures ou des avis importants; etc.
5. Contrôler la vie professionnelle
Faire pression pour que la victime cesse de travailler ou diminue ses heures de travail (souvent en la culpabilisant relativement aux besoins des enfants); faire en sorte de limiter le développement professionnel de la victime, en l’empêchant d’étudier, en contrôlant les emplois auxquels elle postule ou en la forçant à refuser des promotions; créer des problèmes professionnels, de l’absentéisme, des difficultés de concentration en raison de la violence; forcer la victime à travailler dans son entreprise pour peu ou pas de rémunération; etc.
6. Utiliser l’argent pour contraindre la victime à rester dans la relation
Menacer de se venger financièrement si la victime choisissait de rompre la relation : de « couper les vivres », de quitter son emploi pour ne pas payer de pension alimentaire, de ne plus payer les dettes communes, de ne pas respecter un accord de remboursement pour de l'argent prêté par la victime, etc.
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Jour 9 - La violence spirituelle
La violence spirituelle consiste à empêcher une femme d’exprimer ses croyances religieuses ou spirituelles ou, au contraire, l’obliger à adhérer à des pratiques religieuses qui ne sont pas les siennes.
Par exemple, l’homme violent peut lui interdire de fréquenter un lieu de culte ou la ridiculiser pour ses croyances religieuses, ses traditions ou sa culture. De cette façon, il l’isole de sa communauté religieuse ou spirituelle et des ressources qu’elle pourrait lui offrir.
Forme de violence psychologique qui concerne la religion, mais aussi les valeurs et croyances d’une personne.
Se moquer de ce en quoi elle croit, dénigrer les croyances de l’autre
Imposer sa vision de la religion et comment la victime la pratique ou non
Nuire à la réalisation des rêves ou des projets de l’autre
Utiliser les valeurs morales ou religieuses pour contrôler ou menacer
Obliger l’autre à pratiquer une religion
Empêcher l’autre à pratiquer sa religion
Ridiculiser les valeurs individuelles de l’autre
Diminuer les ambitions de l’autre
Etc.
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Jour 10 - La violence psychologique
La violence psychologique est généralement utilisée pour avoir ou garder le contrôle sur quelqu’un. Cette forme de violence s’adresse au contenu de la communication. L’objectif de l’agresseur est de détruire l’estime personnelle de la victime et de miner sa crédibilité. La violence psychologique s’installe sournoisement et entraîne beaucoup de confusion chez les victimes qui, en quelque mois, peuvent ressentir une perte identitaire.
La victime croit pendant longtemps, à tort, qu’elle est la responsable de la situation. Le respect est absent et le consentement est obtenu de manière inacceptable. Le point commun à toutes les stratégies recourant à la violence psychologique est qu’une personne agit de façon inconsidérée envers l’autre, par exemple :
· en la critiquant constamment
· en la rabaissant
· en déformant la réalité pour modifier sa perception
· en la faisant douter d’elle-même
· en manipulant ses émotions
· en l’isolant socialement
· etc.
Cette forme de violence est souvent difficile à détecter par les victimes et par leur entourage, car elle est subtile et hypocrite. Les victimes peuvent se sentir manipulées (impression que quelqu’un leur joue dans la tête) ou ressentir de l’injustice dans la façon dont on les traite. Cependant, certains indices dans le comportement de l’agresseur aident à identifier la violence psychologique. En voici quelques-uns :
critiques à répétition ou reproches fréquents : « Tu ne réussis jamais du premier coup!», « Tu n’es pas assez féminine! » « Tu as encore fait ça tout croche… » « Tu entends des voix, je n’ai jamais dit ça! »
Chantage : « Je pourrais arrêter de te rendre service si tu refusais de me payer ça! » «Je sais des choses sur toi que les patrons seraient bien déçus d’apprendre. » « Si tu me quittes, je vais me suicider! »
Accusations fausses ou injustifiées (sans preuve) :« Je suis sûre que tu me trompes! » « Je savais que tu ne méritais pas ma confiance. » « C’est de ta faute si je me fâche, t’es pas endurable! »
Menaces : « Si tu parles de ça au patron, tu vas me retrouver sur ta route. » « Réfléchis bien avant de faire quoi que ce soit, parce que tu ne reverras pas tes enfants. »
Silence : une personne qui boude pendant des heures, même des jours, une personne qui évite volontairement un sujet dans le but de créer de la tension
ignorance : une personne qui fait semblant de ne pas vous voir, une personne qui fait semblant de ne pas vous entendre.
La violence psychologique est fréquente dans plusieurs milieux et peut survenir entre des individus ayant un statut équivalent ou différent. Elle est souvent présente dans les situations de violence conjugale, d’agression sexuelle et d’exploitation sexuelle, mais elle peut également se trouver dans un cadre de harcèlement, par exemple entre deux employés de même niveau, entre un parent aîné et son enfant devenu adulte, etc.
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Jour 11 - La violence sociale ou contrôle coercitif
La violence sociale vise à isoler socialement une personne, pour mieux établir son contrôle coercitif sur celle-ci. En effet, la perte du réseau social éloigne la femme victime de violence conjugale de la possibilité de recevoir du soutien et des ressources pour l’aider.
La violence sociale se traduit souvent par le dénigrement de la famille et des amis, l’interdiction de voir et de parler avec certaines personnes, le contrôle des sorties, l’interdiction de sortir seule ou de parler à de nouvelles personnes, l’interdiction d’aller à l’école, de travailler, d’apprendre la langue du pays d’accueil, l’obligation de toujours signaler sa présence ou qui lui demande de partager sa localisation pour pouvoir la contacter « en cas d’urgence », qui est jaloux de ses relations avec ses proches ou encore qui a des commentaires blessants sur la façon dont elle s’habille, etc.
Le contrôle coercitif fait référence à une série de stratégies répétitives, certaines étant violentes et d’autres non, dont les effets cumulatifs doivent être analysés dans leur contexte plus large de domination.
Il s’actualise par deux mécanismes, soit la coercition et le contrôle. La coercition englobe toute stratégie employée par l’agresseur afin d’obtenir ce qu’il souhaite dans l’immédiat; l’utilisation de la force ou la menace d’utiliser la force sont des stratégies particulièrement efficaces à cet effet. Alors que les agressions, et particulièrement les voies de fait, sont comprises par plusieurs comme étant des actes visant à blesser, le concept de contrôle coercitif conçoit ces actes comme des moyens de dernier recours permettant de réaffirmer la domination de l’agresseur.
Le contrôle se matérialise par une série de stratégies qui se manifestent à différents moments dans la relation et qui incluent, entre autres, la privation de droits et de ressources et l’imposition de micro régulations.
Voici des ressources sur le sujet :
https://revueintervention.org/wp-content/uploads/2021/06/ri_153_2021.2_Cote_Lapierre-1.pdf
https://controlecoercitif.ca/fr/bibliotheque-de-contenus/le-controle-coercitif-c-est-quoi
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Jour 12 - La violence physique
La violence physique peut être manifestée envers une personne, un groupe, des objets, des animaux ou des lieux. Comme elle peut aller du coup de poing sur la table à la destruction d’un mobilier complet, elle peut aussi aller de la bousculade à l’homicide, et c’est ce qui la rend extrêmement dangereuse.
Bien qu’elle soit banalisée dans divers milieux (écoles, sports, jeux vidéo), cette forme de violence peut entraîner des conséquences graves sur les victimes (commotion cérébrale, blessures physiques et psychologiques graves, syndrome de choc post-traumatique, etc.).
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la violence physique est souvent difficile à identifier parce qu’elle est généralement camouflée. En effet, il est rare qu’une personne en frappe une autre ou la bouscule volontairement dans un endroit public ou devant des témoins. Une personne qui vit de la violence physique à l’école, dans sa famille (enfants ou aînés) ou dans son couple pourrait tenter de cacher ses blessures pour éviter de répondre à des questions. Les blessures pourraient aussi être déguisées en accident, et la victime aura tendance à s’en tenir à cette version. Certains comportements adoptés par les victimes peuvent indiquer la présence de violence physique, par exemple :
porter fréquemment des vêtements qui cachent tout le corps, même en été
prétendre être maladroit pour justifier des ecchymoses (bleus)
éviter certains lieux, quitte à faire de longs détours
sursauter à la moindre occasion
montrer des signes évidents d’anxiété en présence d’une autre personne
se protéger le visage ou le corps par réflexe si une autre personne bouge rapidement.
La violence physique peut être présente dans les situations de maltraitance envers les enfants, de violence conjugale, d’agression sexuelle, d’exploitation sexuelle, de maltraitance envers les personnes aînées, et même de harcèlement.
Les victimes de violence physique dans un contexte de violence conjugale pourraient aussi avoir tendance à défendre l'agresseur et à justifier ses gestes pour différentes raisons (attachement, crainte, etc.).
Le cycle de la violence
Le cycle de la violence traduit les quatre phases par lesquelles se perpétuent les gestes de violence. Ces phases permettent de comprendre le cercle vicieux de la violence conjugale et d’identifier les comportements du conjoint à chaque étape du cycle ainsi que les conséquences pour les victimes.
Bien que le cycle de la violence demeure plus facilement identifiable lorsqu’il y a de la violence physique dans la relation, il s’applique également aux autres formes de violence, soit verbale, psychologique, sexuelle et économique. Le cycle de la violence est en fait une dynamique relationnelle qui peut être complexe et subtile. L’intensité du cycle varie durant la vie d’un couple et d’un couple à l’autre.
La première phase : la tension
Dans la première phase, la tension du conjoint monte, ce qui crée un climat de peur et d’anxiété pour la victime. Dans cette phase, le conjoint utilise souvent de la violence verbale et psychologique. Ces attaques sont parfois considérées comme mineures par la conjointe qui croit faussement qu’elle pourra contrôler la situation.
La deuxième phase : la crise ou l’agression
La deuxième phase, généralement courte mais dévastatrice, se traduit par l’explosion du conjoint, c’est-à-dire par une agression soit psychologique, sexuelle ou physique, de façon directe ou indirecte.
Pendant cette période, la victime est en état de choc. Traumatisée, ses idées et ses sentiments sont confus : elle peut ressentir aussi bien de l’outrance et de la colère que de la honte.
La troisième phase : la justification
À la troisième phase du cycle, l’agresseur tente de se justifier en expliquant les raisons de son acte.
De son côté, la victime, souvent de façon inconsciente, cherche des réponses aux gestes violents de son partenaire. À la suite des justifications de son conjoint, le doute et la culpabilité l’envahissent peu à peu.
La quatrième phase : la réconciliation ou lune de miel
À la dernière phase, le conjoint agresseur s’excuse en promettant qu’il ne recommencera plus. Il peut alors redevenir gentil et charmant. À ce moment, l’espoir d’une relation saine renaît chez la femme. Cette phase est également de la violence. Elle est présente pour permettre à l’agresseur de reprendre le contrôle sur sa victime.
Puis dans un autre moment imprévisible, la tension du conjoint remontrera, explosera, il se justifiera et demandera encore pardon à sa conjointe et ainsi de suite.
Il est à noter que la dernière phase est de durée variable et elle peut même être absente chez certains conjoints, qui ne semblent pas remarquer ou regretter leurs gestes violents.
Le féminicide
Le féminicide est la forme ultime de violence. Il s’agit du meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme.Meurtre d’une femme au simple motif qu’elle est une femme, quel que soit son âge et quel que soit le contexte. Ainsi, le terme féminicide désigne le meurtre d’une femme, d’une jeune fille ou d’une enfant en raison de son sexe. De plus, même si les féminicides impliquent une haine envers les femmes, le terme féminicide désigne le meurtre comme tel. C’est à la sociologue et féministe sud-africaine Diana E. H. Russel que l’on doit la première utilisation de ce mot dans sa forme plus courte : fémicide. Puis, c’est en 2015 que le mot féminicide est intégré pour la première fois dans un dictionnaire de langue française, soit Le Petit Robert.
La tuerie de la polytechnique
Le 6 décembre 1989, un homme entre dans une classe de génie mécanique à l’École Polytechnique de Montréal, armé d’un fusil semi-automatique. Après avoir séparé les hommes des femmes, il ouvre le feu sur elles en criant : « Vous êtes toutes des féministes. » Il tue 14 jeunes femmes et blesse 13 autres personnes. Il retourne ensuite son arme contre lui.
Les quatorze femmes assassinées :
Geneviève Bergeron (née en 1968, 21 ans), étudiante en génie mécanique.Hélène Colgan (née en 1966, 23 ans), étudiante en génie mécanique.
Nathalie Croteau (née en 1966, 23 ans), étudiante en génie mécanique.
Barbara Daigneault (née en 1967, 22 ans), étudiante en génie mécanique.
Anne-Marie Edward (née en 1968, 21 ans), étudiante en génie chimique.
Maud Haviernick (née en 1960, 29 ans), étudiante en génie métallurgique.
Barbara Klucznik-Widajewicz (née en 1958, 31 ans), étudiante en sciences infirmières (Université de Montréal).
Maryse Laganière (née en 1964, 25 ans), employée de Polytechnique, service des finances.
Maryse Leclair (née en 1966, 23 ans), étudiante en génie métallurgique.
Anne-Marie Lemay (née en 1967, 22 ans), étudiante en génie mécanique.
Sonia Pelletier (née en 1961, 28 ans), étudiante en génie mécanique.
Michèle Richard (née en 1968, 21 ans), étudiante en génie métallurgique.
Annie St-Arneault (née en 1966, 23 ans), étudiante en génie mécanique.
Annie Turcotte (née en 1969, 20 ans), étudiante en génie métallurgique.
En plus, treize personnes sont blessées. Au moins quatre personnes se suicident à la suite de cet événement.
Par solidarité et pour appuyer la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes le 6 décembre, plusieurs personnes portent un ruban blanc dont la forme de « V » inversée traduit la volonté de dire « Non à la violence »
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Sources et références utilisées
· Jour 1 : 25 novembre : Les violences verbales
https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/violences/violences
· Jour 2 : 26 novembre : La violence de rue
https://gazettedesfemmes.ca/10545/harcelement-de-rue-le-fleau-de-laviolence-ordinaire/
https://www.temoinsagissons.ca/fr/· Jour 3 : 27 novembre : Le harcèlement
https://www.chrc-ccdp.gc.ca/fr/droits-de-la-personne/quest-ce-que-le-harcelement
Le harcèlement psychologique au travail
https://www.sfpq.qc.ca/obtenir-de-l-aide/harcelement/
· Jour 4 : 28 novembre : Les violences gynécologiques
Les violences sexuelles
https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/violences/violences
· Jour 5 : 29 novembre : La violence systémique et La violence structurelle
· Jour 6 : 30 novembre : Les cyberviolences
Jour 7 : 1 décembre : La violence par proxy
· Jour 8 : 2 décembre : Les violences économiques
https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/violences/violences· Jour 9 : 3 décembre : Les violences spirituelles
https://csf.gouv.qc.ca/article/publicationsnum/12-jours-action-contre-violences-faites-aux-femmes-2024/#bloc7· Jour 10 : 4 décembre : Les violences psychologiques
https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/violences/violences
· Jour 11 : 5 décembre : Les violences coercitives et sociales
https://revueintervention.org/wp-content/uploads/2021/06/ri_153_2021.2_Cote_Lapierre-1.pdf
https://controlecoercitif.ca/fr/bibliotheque-de-contenus/le-controle-coercitif-c-est-quoi
· Jour 12 : 6 décembre : Les violences physiques et Les féminicides
https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/violences/violences
https://csf.gouv.qc.ca/article/publicationsnum/bibliotheque-des-violences-faites-aux-femmes/feminicide/
https://educaloi.qc.ca/decryptage/le-feminicide-est-il-legalement-reconnu/#:~:text=Le%206%20d%C3%A9cembre%201989%2C%20un,aux%20filles%20et%20aux%20femmes.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tuerie_de_l%27%C3%89cole_polytechnique_de_Montr%C3%A9alhttps://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2124937/polytechique-montreal-tuerie-feminicide