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On se préoccupe de plus en plus, avec raison, de la montée des inégalités de revenus. Les faits sont frappants. À ce jour, les 62 personnes les plus riches du monde disposent de plus d’argent que la moitié la plus pauvre de l’humanité[1]. Dans les pays industrialisés, ce déséquilibre augmente très rapidement : en 1980, le revenu des 10 % de la population les plus riches était 7 fois plus élevés que celui des 10 % des plus pauvres et aujourd’hui, il est 9,5 fois plus élevé. On le constate, les plus riches de nos sociétés captent l’essentiel du produit de la croissance économique.

Les méfaits sociaux de ce phénomène sont multiples. Ces inégalités créent notamment une tendance à la surconsommation des classes supérieures, ce qui est néfaste pour l’environnement.  Au Canada, on estime que les citoyens faisant partie des 10 % des mieux nantis de la population émettent 5 fois plus de gaz à effet de serre que les 50 % des plus pauvres[2]. L’accumulation de richesses mène au gaspillage et ce gaspillage doit cesser sur une planète déjà à bout de souffle. D’un point de vue démocratique, les inégalités favorisent la concentration du pouvoir politique dans les mains d’entreprises multinationales et de riches individus dont l’influence dépasse souvent celle des personnes élues. À l’opposé, la précarité financière croissante de la grande majorité des citoyens nuit à leur potentiel de mobilisation et donc, à leur poids politique. Finalement, les conséquences de la pauvreté et de l’exclusion économique sur la santé sont également largement documentées. Bref, les raisons de vouloir renverser cette tendance ne manquent pas.

Ce dont on parle moins, c’est de l’impact des inégalités de revenus sur la croissance économique. Des commentateurs de droite se plaisent régulièrement à répondre à celles et ceux qui souhaiteraient une meilleure répartition de la richesse, qu’il faut d’abord la créer avant de la répartir. Or, de plus en plus d’organismes internationaux constatent que les inégalités de revenu sont un frein à la croissance économique (notamment, le Fonds monétaire international (FMI) « le creusement des inégalités met en danger une croissance économique durable » et de l’Organisation de coopération et développement économique (OCDE) « les inégalités de revenu ont une incidence négative, statistiquement significative, sur la croissance à moyen terme »). Gérald Fillion souligne également ce phénomène dans un billet publié dernièrement sur les principaux risques qui pèsent sur l’économie mondiale.

« La croissance des écarts de richesse entre les mieux nantis et le reste de la population ne fait qu’alimenter la frustration, la colère, le ressentiment, le racisme, les affrontements sociaux. Tous les grands organismes économiques de la planète, le FMI, la Banque mondiale et le Forum économique de Davos notamment, l’affirment et le reconnaissent : les inégalités nuisent à la croissance économique. C’est contre-productif. » - Gérald Fillion, journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada.

À court terme, en concentrant la richesse dans la main d’une minorité qui l’accumule, les inégalités réduisent la capacité à dépenser des ménages à revenu modeste, ce qui mine la demande pour les biens et services. À moyen et à long terme, les inégalités limitent également la capacité de ces mêmes ménages d’améliorer leur qualité de vie, entre autres par l’éducation.

Ultimement, si on ne l’arrête pas, la croissance des inégalités nous entraînera vers un système quasi féodal où une caste de privilégiés concentrera en ses mains une part importante de la richesse et pourra la conserver de génération en génération en s’appuyant sur des passe‑droits de toutes sortes : un régime similaire à celui qui prévalait au Moyen‑Âge, à l’exception que le royaume des nobles de demain s’étendra à l’échelle planétaire.

Nous n’avons donc pas à choisir entre partager la richesse et la créer, car l’un va avec l’autre.
Christian Daigle

[1] Selon OXFAM – international.

[2] http://oxfam.qc.ca/wp-content/uploads/2015/12/Rapport-Oxfam_In%C3%A9galit%C3%A9s-extr%C3%AAmes-et-%C3%A9missions-de-CO2.pdf?aa6a5a p.8

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