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Mieux vaut parfois éviter de regarder par la fenêtre pour le croire, mais le printemps est arrivé depuis déjà un mois! Dans quelques semaines viendra l’été, les vacances et, espérons-le, le beau temps. Je me suis dit que le moment était bien choisi pour un billet un peu plus léger.

Cette période de l’année est marquée par plusieurs jours fériés. Ils nous permettent de souffler un peu après un long hiver : les deux jours de la fin de semaine de Pâques, le « lundi qui précède le 25 mai », la « Fête nationale du Québec » et la « Fête du Canada ».

Dernièrement, en feuilletant les vieilles conventions collectives des fonctionnaires et des ouvriers du gouvernement du Québec, j’ai remarqué que remonter l’histoire de nos jours fériés nous fait également remonter celle du Québec.

On y retrace, par exemple, la remise en question de l’omniprésence de l’église catholique dans la vie de la société québécoise. Bien sûr, encore bien des congés actuels sont d’origine religieuse, mais certains ont également disparu au travers des années. Bien peu de membres de la jeune génération pourraient, aujourd’hui, nous donner la signification des congés de la Toussaint, de l’Immaculée Conception, de la fête de l’Épiphanie ou de la fête de l’Ascension que l’on retrouvait déjà dans les premières conventions collectives de 1966-1968. Autre fait anecdotique, il n’y avait aucune date d’inscrite à côté de chacun de ces jours, car tous les connaissaient alors par cœur.

Dans un autre ordre d’idée, on dénote aussi les tensions politiques, souvent liées au statut particulier du Québec à l'intérieur de la fédération canadienne, qui ont marqué la fin du 20e siècle. Pensons notamment à l’ambiguïté autour du congé qui s’appelle aujourd’hui le « Lundi qui précède le 25 mai ». Il portait un double nom en 1966 : « Le jour de la fête de Dollard ou de la Reine ». Le premier pour célébrer Adam Dollard Des Ormeaux, qui était à l’époque considéré comme un héros français ayant combattu des guerriers iroquois au profit de la Nouvelle-France[1], et le second en l’honneur de la reine Victoria, souveraine de l’Empire britannique. La plupart des gens choisissaient l’une ou l’autre de ces appellations en fonction de leur habitude ou de leur conviction politique.

En 2002, sous la gouverne de Bernard Landry, le gouvernement décida de renommer ce jour férié « Journée nationale des patriotes » afin de « souligner l'importance de la lutte des patriotes de 1837-1838[2] pour la reconnaissance de leur nation, pour sa liberté politique et pour l'établissement d'un gouvernement démocratique ». Symptôme du conflit idéologique sous-jacent, le gouvernement suivant, dirigé par Jean Charest, a refusé d’intégrer cette appellation dans la nouvelle convention collective, utilisant plutôt le très technique « Lundi qui précède le 25 mai ». Cette identification est depuis maintenue.

Quant aux appellations des fêtes nationales, elles ont aussi évolué en fonction des réalités politiques. Le jour de « La Confédération » est devenu la « Fête du Canada », le concept de confédération étant de moins en moins utilisé pour qualifier le système politique du Canada. Au Québec, le jour de « La Saint-Jean-Baptiste », qui célèbre la fête de tous les Canadiens français, a été transformé pour devenir le jour de la « Fête nationale du Québec ».

Comme vous le voyez, les transformations de nos jours fériés, qui se sont effectuées au travers des négociations de nos conventions collectives, trouvent leurs origines de différentes sources. Elles reflètent ainsi l’évolution de notre société.

Christian Daigle

[1] Ce récit fait aujourd’hui l’objet de débats parmi les historiens.

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9bellion_des_Patriotes

 

 

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