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La logique animant la lettre ouverte de Charles Lammam de l’Institut Fraser sur l’écart de rémunération entre le personnel des secteurs public et privé est partiale et pour le moins bancale.

Pour appuyer sa prétention voulant que le gouvernement du Québec doive sabrer les conditions de travail de ses employés, il utilise un faux raccourci en citant l’étude de l’institut Fraser qui compare la rémunération du secteur privé à celle de tout le secteur public du Québec, toutes administrations confondues. Le parallèle qu’il emploie inclut les salaires versés aux employés fédéraux et municipaux. C’est un mauvais comparatif puisque d’une part, ceux ci sont très différents de ceux de l’administration québécoise et que d’autre part, les salaires versés par d’autres administrations n’affectent pas la situation budgétaire du Québec.

Pourquoi avoir choisi d’englober indifféremment tous les paliers de gouvernement, alors qu’il ne vise exclusivement que le gouvernement du Québec? Tout simplement parce que sa conclusion aurait été très différente s’il n’avait considéré que les employés pertinents, soit ceux de l’administration publique québécoise.

Depuis près de 20 ans, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) produit tous les ans un rapport objectif incluant une comparaison entre le personnel du secteur privé et celui du gouvernement du Québec. Ainsi, l’ISQ compare tant les différences de salaires que celles relevant de la rémunération globale, ce qui englobe les avantages sociaux (régime d’assurance, congés, régime de retraite, etc.). Cette étude exhaustive a été complètement ignorée par l’Institut Fraser. Dommage, puisque ses chercheurs y auraient appris qu’il existe plutôt un manque à gagner de 13,8 % sur le plan salarial et de 9,3 % en matière de rémunération globale pour des emplois équivalents. Ainsi, les personnes salariées de l’administration publique québécoise sont, en 2016, toujours en retard par rapport à l’ensemble des autres salariées et salariés québécois. [1]

Si nous tenons à comparer uniquement le secteur privé et l’administration québécoise, voici ce que l’ISQ nous apprend : les employés du gouvernement du Québec gagnent 10,8 % de moins en salaire. De plus, en additionnant l’ensemble des avantages sociaux, leur rémunération globale s’établit à parité. Nous sommes ainsi très loin de l’opulence que voudrait bien dépeindre l’Institut Fraser.

Nous constatons clairement que M. Lammam tente, par sa lettre d’opinion, de mettre en compétition les secteurs public et privé dans une course aux plus mauvaises conditions de travail. Plutôt que de réclamer des avantages sociaux décents pour les employés du secteur privé, il revendique un nivelage par le bas des conditions de travail pour tous les emplois au Québec.

De notre côté, sans déformer l’étude de l’institut Fraser, c’est un autre élément qui retient et mérite notre attention : « Lorsque l’analyse tient également compte de la syndicalisation, l’avantage salarial du secteur public [dans son ensemble] baisse pour se situer à 5,5 % ». Ainsi, l’Institut Fraser démontre noir sur blanc qu’il serait plus profitable pour les employés du secteur privé de se syndiquer, car les emplois comparables obtiennent un gain salarial de plus de 3,6 %, sans compter des avantages sociaux non négligeables comme un fonds de pension convenable et des congés de maladie, ce qui n’est pas un luxe dans une société comme la nôtre.

Christian  Daigle

[1] Institut de la statistique du Québec. 2016. « Rémunération des salariés – État et évolution comparés ».

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2020-06-03

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